Les puces sont des insectes piqueurs dont les adultes vivent sur les mammifères et les oiseaux. En France, l’espèce de puces la plus couramment rencontrée chez le chat, le chien et le furet s’appelle Ctenocephalides felis. Plus rarement, il est possible de retrouver sur les chats et les chiens des puces de hérissons, d’oiseaux, de lapins et même parfois la puce de l’homme.
Le mode de vie des puces
Les puces adultes ne peuvent vivre que sur un animal, alors que les œufs et les larves se développent dans le milieu extérieur.
Les puces femelles pondent leurs œufs sur l’hôte : 20 œufs en moyenne par jour (une puce peut pondre jusqu’à 50 œufs en une seule journée). Une fois pondus, les œufs tombent sur le sol. Au bout de quelques jours, il en sort une larve.
1- Les puces adultes se nourrissent de sang en perçant la peau de l’animal qui les héberge. Elles ont besoin d’un repas par jour, et restent habituellement sur le même hôte jusqu’à leur mort. Leur espérance de vie est en théorie de plusieurs mois, mais elles sont souvent éliminées au bout d’une à trois semaines lorsque le chien ou le chat se toilette ou se mordille.
2- Les larves se nourrissent de débris organiques et de crottes de puces adultes laissées dans l’environnement par les hôtes. Elles ont tendance à fuir la lumière et recherchent des lieux dissimulés comme la base des fibres de tapis ou de moquettes, sous les plinthes, dans les fentes de plancher.
3- Une fois pleinement développée, la larve tisse un cocon dans lequel se forme la nymphe. Celle-ci donne ensuite naissance à une puce adulte qui reste abritée dans le cocon jusqu’à ce que les conditions soient favorables à sa sortie (à ce stade, on dit que la puce est un adulte « pré-émergeant »).2- Les larves se nourrissent de débris organiques et de crottes de puces adultes laissées dans l’environnement par les hôtes. Elles ont tendance à fuir la lumière et recherchent des lieux dissimulés comme la base des fibres de tapis ou de moquettes, sous les plinthes, dans les fentes de plancher.
4- Une chaleur humide et la présence d’hôtes potentiels à proximité stimulent l’émergence des nouveaux adultes. En effet, la puce est capable d’évaluer la présence d’hôtes potentiels grâce aux vibrations provoquées par leur déplacement dans l’environnement et au gaz carbonique dégagé par leur respiration !L’attente peut durer plus de 6 mois si l’environnement n’envoie pas les signaux nécessaires.
Les conséquences sur la contamination des animaux domestiques
Le mode de vie des puces est dépendant des conditions environnementales. Quand elles sont idéales (humidité, chaleur, hôtes à proximité), l’ensemble des étapes de développement peut être accompli en moins de 2 semaines ! Une seule puce femelle peut ainsi produire plusieurs dizaines de milliers de nouveaux adultes en un mois. Le nombre de puces sur les animaux et surtout dans l’environnement peut devenir très rapidement considérable.
Comme la chaleur est nécessaire à la survie des larves de puces, elles peuvent se développer à l’extérieur du printemps à l’automne, mais pas en hiver. Cependant, le chauffage des maisons et appartements leur permet de se développer à l’intérieur tout au long de l’année.
Il est important de prendre conscience que la contamination d’un animal par les puces se fait surtout à partir des adultes pré-émergeants présents dans l’environnement, et que cette contamination peut venir aussi bien de l’extérieur (sauf en hiver) que de l’intérieur de la maison. La contamination par passage d’une puce adulte d’un animal à un autre est certes possible, mais finalement plutôt rare. Elle nécessite un contact étroit entre les deux animaux.
Les problèmes de santé posés par les puces
L’infestation par des puces est dénommée pulicose. La présence de puces sur un animal présente de nombreux inconvénients pour celui-ci :
- Ça fait mal ! Une piqûre de puce est douloureuse. Un chat ou un chien qui sursaute soudainement et pousse un petit cri a peut-être des puces.
- Ça démange. La puce se nourrit du sang de son hôte, et afin que ce sang ne coagule pas avant d’être aspiré, la puce injecte un peu de salive anticoagulante. Cette salive provoque chez l’hôte une réaction à l’origine de démangeaisons (prurit).
- Ça provoque une perte de sang. L’infestation par un grand nombre de puces peut provoquer une anémie, particulièrement chez les animaux jeunes, très âgés ou malades.
- Ça peut provoquer une allergie. L’allergie aux piqûres de puces (plus exactement à la salive de puce) est une des maladies de peau les plus fréquentes chez les chiens et chez les chats. Elle s’exprime par de violentes démangeaisons, avec pertes de poils, pellicules, croûtes, plaies, infections secondaires.
- Ça peut transmettre des maladies et des parasites. La puce peut transmettre des maladies bactériennes aux chats, dont la maladie des griffes du chat, maladie que les chats peuvent ensuite inoculer à l’Homme. Les puces des chiens et des chats sont aussi les vecteurs d’un ver digestif appelé Dipylidium caninum.
Les puces des animaux de compagnie peuvent aussi occasionnellement piquer les humains, provoquant boutons et démangeaisons. Ceci arrive surtout lorsqu’il existe un grand nombre de jeunes adultes dans l’environnement. Appelés improprement « puces de parquet », ou encore « puces de plancher », il s’agit en fait de puces de chiens ou de chats adultes pré-émergeantes, qui éclosent soudainement et en grand nombre lorsqu’elles ressentent les vibrations produites par les pas d’une personne entrant dans une pièce. Ces jeunes puces affamées piquent alors l’humain qui passe à leur portée.
Mon chat ou mon chien a-t-il des puces?
Il n’est pas toujours très simple de savoir si un chien ou un chat a des puces. Souvent, les chats ne présentent aucun signe clinique bien qu’ils hébergent des puces et sont à l’origine de la contamination de l’environnement. Alors, comment savoir ?
Rechercher les puces adultes sur les animaux. Attention, elles ne sont facilement visibles à l’œil nu qu’en cas d’infestation massive ou sur des chiens ou des chats au pelage clair et court. Le mieux est d’utiliser un peigne fin spécial (demandez conseil à votre vétérinaire) et de le passer sur l’ensemble du corps de votre compagnon. Mais même avec cet ustensile, la recherche peut être infructueuse.
Rechercher des crottes de puces. Là aussi un peigne fin facilite la tâche. Les crottes de puces ont un aspect cristallin rouge foncé (voir photo). Le mieux est de peigner intensivement l’animal et de récupérer les débris sur une feuille d’essuie-tout blanche. Les crottes de puces contenant du sang non digéré, l’humidification de la feuille de papier produit une auréole rouge autour de celles-ci.
Il est clair que la présence de crottes de puces sur votre animal démontre que celui-ci a des puces. Cependant, il est parfois impossible de trouver ni adultes ni déjections sur des animaux ayant pourtant régulièrement des puces. Ceci est dû au toilettage qu’ils effectuent sur eux-mêmes. C’est pourquoi, particulièrement chez les animaux allergiques, le vétérinaire peut vous prescrire un traitement antipuce quand bien même leur présence n’a pu être prouvée.
Traitement contre les puces
Il existe de nombreux produits pour traiter les animaux de compagnie contre les puces. Ils se différencient par leur composition, leur forme pharmaceutique, leur durée d’action. Le choix d’un produit antipuce doit être discuté avec un vétérinaire qui seul peut vous prescrire le produit le plus adapté à votre compagnon, en tenant compte de son espèce, de son âge, de son mode de vie, de l’existence d’une allergie, etc.
Cependant, quel que soit votre cas, des règles de base sont à connaître :
- Ne pas utiliser un produit pour chien sur un chat sans l’avis de votre vétérinaire. Certains antipuces pour chien sont mortels pour le chat.
- Respecter les doses prescrites par votre vétérinaire. Une dose trop faible est inefficace, une dose trop forte peut être dangereuse.
- Renouveler le traitement. Un seul traitement ne suffit pas à se débarrasser des puces, surtout si l’environnement est contaminé. Beaucoup d’échec de traitements sont simplement dû au fait qu’ils n’ont pas été renouvelés.
- Désinfecter l’environnement. Il est indispensable de se souvenir que la contamination par les puces est essentiellement environnementale. Il existe plusieurs façons d’agir contre les stades larvaires de puces : inhibiteurs de croissance sur l’animal, traitement des surfaces… Votre vétérinaire vous conseillera sur les mesures les plus adaptées à votre cas.
Pour plus d’information https://www.esccap.fr/arthropodes/puces-chien-chat-homme-autre.html#sommaire